page 25 - rencontre avec le Nagual
Publié le 2 Août 2017
Pour l’homme moderne - nous dit-il un jour - absolument tout ce qui
existe tombe automatiquement dans une catégorie déterminée. Nous sommes des
machines à étiqueter. Nous cloisonnons le monde et le monde nous cloisonne.
Si un jour, nous tuons un chien, nous devenons un tueur de chien pour toute
notre vie, même si plus jamais nous n’en aurons touché un seul. Et ces
classifications se transmettent en héritage !
Il mentionna une série amusante et expressive de noms de famille qui en
leurs temps furent attribuées comme caractéristiques d’une personne en
particulier mais qui furent ensuite imposées à tous ses descendants. Il
soutenait que d’un point de vue énergétique, les gens étaient marqués.
Il affirma que l’exemple le plus evident de cette propension absurde de
nous classifier réside dans ce que les croyants appellent « le péché
originel « ou « le péché d’Adam et Eve « qui fait de nous tous des pécheurs
et qui ainsi, nous oblige à nous comporter comme tels !
« Nous nous sommes convertis en geôliers perceptuels des autres. La chaîne
de la pensée humaine est puissantissime.
« Nous avons catalogué et organisés jusqu’à nos sentiments les plus
profonds de façon à ce qu’aucun ne nous échappe. Un exemple type est le
mode selon lequel nous quittons le temps réel pour tomber dans la
répétition de stéréotypes. Nous avons une collection de jours préfixés : la
fête des mères, le jour des morts, la Saint- valentin, les anniversaires et
les mariages...Ce sont comme des pieux auxquels nous amarrons notre vie
pour ne pas nous perdre et nous allons ainsi par le monde, retournant en
permanence à nos descriptions, comme des bêtes attachées par le cou. «
Il nous raconta qu’un jour, Don juan et lui avaient atteint un petit
village au nord de Mexico et qu’ils s’étaient assis pour se reposer sur le
banc du parvis d’une église.Soudain, accourut une dizaine de jeunes qui
portaient une poupée faite de chiffons et de paille, vêtue d’une couverture
et chaussée de sandales, tel un indien. Ils l’installèrent sur la place du
village et cette même nuit, ils y mirent le feu. Tout le monde but et tous
insultèrent l’effigie à tour de rôle, partie importante du rituel.
« Par de pareilles coutumes, les gens maintiennent vivant le symbole du
traître. Ils s’en souviennent, l’alimentent, le gardent dans leur enfer
avec leurs souvenirs et après l’avoir brûlé, l’année suivante ils le
ressuscitent à nouveau pour le remettre à mort. La fixation des conduites
humaines se révèle en de pareilles routines.