la lueur de la conscience - page 97 - le feu du dedans

Publié le 30 Mai 2017

“ L’acte sexuel est toujours un don de cons-
cience, même si ce don peut ne pas se consolider,
poursuivit-il.

Les émanations intérieures au cocon
des êtres humains ignorent la relation sexuelle
pour le plaisir. ”

De sa chaise qui se trouvait de l’autre côté de la
table, Genaro se pencha vers moi et me parla
d’une voix basse, accentuant ce qu’il disait par
des hochements de tête.

“ Le nagual te dit la vérité, dit-il, et il me fit un
clin d’œil. Ces émanations l’ignorent réellement. ”
Don Juan se retint pour ne pas rire et ajouta que
l’erreur de l’homme est d’agir sans tenir aucun
compte du mystère de l’existence et de croire
qu’un acte aussi sublime que celui de donner la
vie et la conscience n’est qu’un besoin sexuel, que
l’on peut déformer à volonté.

Genaro fit des gestes sexuels obscènes tout en
faisant pivoter son bassin, sans arrêt. Don Juan
approuva d’un signe de tête et dit que c’était exac-
tement ce qu’il avait voulu dire. Genaro le remer-
cia d’avoir reconnu sa seule et unique contribu-
tion à l’explication de la conscience
.
Ils se mirent à rire tous deux comme des idiots
en disant que si je savais à quel point leur benefac-
tor était sérieux en ce qui concernait l’explication
de la conscience, je rirais avec eux.

Je demandai instamment à don Juan ce que
tout cela signifiait pour un homme ordinaire
vivant dans le monde de tous les jours.

“ Tu parles de ce que fait Genaro ? ”, me
demanda-t-il, faussement sérieux.

Leur allégresse était toujours contagieuse. Il
leur fallut longtemps pour se calmer. Leur éner-
gie était d’un niveau si élevé que je semblais,
auprès d’eux, vieux et décrépit.

“ Je ne sais vraiment pas, me répondit enfin don
Juan. Tout ce que je sais, c’est ce que cela signifie
pour les guerriers. Ils savent que la seule véritable
énergie que nous possédions est une énergie
sexuelle dispensatrice de vie. Ce savoir les rend
conscients, en permanence, de leur responsabilité.

“ Si les guerriers veulent avoir suffisamment
d’énergie pour voir, ils doivent devenir avares de
leur énergie sexuelle. Telle est la leçon que nous
a donnée le nagual Julian. Il nous a poussés dans
l’inconnu, et nous avons tous failli mourir. Comme
chacun de nous désirait voir, nous nous sommes
évidemment abstenus de gâcher notre lueur de
conscience. ”

Rédigé par Agnès

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