La Force du silence - page 218 - la descente de l'esprit

Publié le 17 Avril 2019

 

Il ajouta qu’après tout c’était l’autocon-
templation qui avait commencé par couper l’homme
de l’esprit.
« Comme je te l’ai déjà dit, poursuivit don Juan, la
sorcellerie est un voyage de retour. Nous retournons
victorieux vers l’esprit, après être descendus en enfer.
Et de l’enfer, nous rapportons des trophées. La
compréhension en est un. »
Je lui dis que cette suite d’actions semblait très
facile et très simple lorsqu’il en parlait mais que, lors-
que j’avais essayé de la mettre en pratique, j’avais
trouvé qu’elle était l’antithèse absolue de la facilité et
de la simplicité.
« La difficulté que nous éprouvons face à cette pro-
gression simple, dit-il, vient de ce que la plupart
d’entre nous refusent d’accepter que nous ayons
besoin de si peu pour poursuivre notre chemin. Nous
sommes conditionnés à attendre une instruction, un
enseignement, des guides, des maîtres. Et quand on
nous dit que nous n’avons besoin de personne, nous
ne le croyons pas. Cela nous inquiète, puis nous rend
méfiants, et finalement furieux et déçus. Si nous
avons besoin d’aide, ce n’est pas de celle des
méthodes, mais de celle de l’intensité. Si quelqu’un
nous rend conscients du fait que nous devons réduire
notre suffisance, alors il s’agit d’une aide véritable.
« Les sorciers disent que nous ne devrions avoir
besoin de personne pour nous convaincre que le
monde est infiniment plus complexe que ce que
nous imaginons de plus fou. Alors, pourquoi
sommes-nous dépendants ? Pourquoi avons-nous
besoin de quelqu’un pour nous guider quand nous
pouvons le faire nous-mêmes. Grande question,
hein ? »

Rédigé par Agnès

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