PERDRE SA PROPRE-IMPORTANCE (OUTILS)

Publié le 11 Février 2020

PERDRE SA PROPRE-IMPORTANCE (OUTILS)

Se dénoncer

Cet exercice est efficace pour ceux qui se font valoir en racontant sur eux-mêmes les pires choses, en mettant en épingle leurs grandes souffrances, leurs fautes ou leurs faiblesses.
Il s'agit tout d'abord d'identifier les paroles et les gestes que nous répétons le plus fréquemment pour nous faire valoir, et qui sont, la plupart du temps :
- s'exprimer de manière à paraître très cultivé ou très spirituel,
- essayer d'avoir raison grâce à des arguments imparables,
- raconter ce que l'on fait de la manière la plus impressionnante,
faire l'intéressant pour s'attirer les faveurs du sexe opposé,
- jouer les grands séducteurs ou les femmes du monde,
- raconter à qui veut l'entendre nos problèmes et nos drames pour qu'on nous plaigne.
On remarquera que la plupart de ces exemples mettent en jeu la parole, ce qui n'a rien d'étonnant, si l'on considère que le discours est l'instrument par excellence de la vanité. l'importance personnelle étant un rapport falsifié de la réalité, quoi de plus naturel que d'essayer, en nous exprimant, de recréer celle-ci afin de l'adapter à notre interprétation ?
Ce sont là des attitudes qui visent, insidieusement, secrètement, à donner une image de nous-mêmes exaltante, bien supérieure à ce que nous sommes vraiment, faite de clichés, de poses, d'emprunts, de mensonges, de leurres, etc., à seule fin de flatter notre moi.
Nous allons abandonner ces attitudes dès l'instant où elles se manifestent, en les dénonçant. Nous arrêter au beau milieu de notre discours, et dire quelque chose du genre : "Tu sais, je suis incorrigible ; je viens encore de parler pou ne rien dire. Tu es mon ami ? Alors, ne fais pas attention à ces bêtises.." ; ou bien : "Assez, assez, assez ! Je suis un idiot. Oublie ce que je viens de dire. Et pardonne-moi : j'étais en train de jouer à mon petit jeu, qui consiste à faire l'intéressant..." ; ou encore : "Je t'en prie, ne fais pas attention, je suis encore en train de vouloir passer pour la grande victime, je ferai mieux de me taire..."
Quand on veut se dénonce soi-même, opter pour les phrases les plus directes et les mieux adaptées à son cas.
Il faut bien entendu un minimum de discipline pour appliquer cette technique. Ses résultats sont réconfortants : on prête tout d'abord davantage attention à ce qu'on va dire ou faire avant d'ouvrir la bouche, puis on perd peu à peu le goût d'en imposer aux autres par nos discours.
Moi : le portrait parlant
Cet exercice individuel est une excellente préparation aux diverses formes de "non-agir du moi". Il consiste à dresser un portrait fidèle de soi et de sa façon de vivre, mais à la troisième personne, comme s'il s'agissait de quelqu'un d'autre. Dans ce portait devront figurer :
- le nom,
- l'âge,
- les caractéristiques physiques,
- la façon de s'habiller,
- la façon de vivre,
- l'état de santé,
- les endroits fréquentés,
- les endroits évités,
- les états d'âme les plus fréquents,
- ceux qu'on fréquente,
- ceux qu'on évite,
- travaux de prédilection et travaux en cours,
- grands traits de sa vie affective,
- image de soi offerte aux autres,
- routines quotidiennes,
- routines structurales internes (répétitions cycliques),
- façon de parler,
- sujets de conversation,
- loisirs (endroits, activités),
- manière de vivre sa sexualité,
- situation économique,
- principales qualités,
- principaux défauts,
- les meilleures choses accomplies,
- les pires choses accomplies,
- la meilleure chose qui nous soit arrivée,
- la pire chose qui nous soit arrivée.
La liste n'est évidemment pas exhaustive et doit être complétée au gré de chacun.Cette description doit être faite à la troisième personne, avec la plus grande neutralité, comme s'il s'agissait de quelqu'un qui ne nous ne ferait ni chaud ni froid. S'il est fait consciencieusement, cet exercice nous fournira de la manière la plus simple la description appelée ego, et nous pourrons être certains que notre moi n'est pas autre chose que cette description, à laquelle nous vouons un culte par tout ce que nous faisons. Aussitôt que nous nous engageons dans la pratique du "non-agir", le moi que nous connaissions prend sa véritable dimension : celle d'une description que nous pouvons changer, ou jeter à la poubelle, comme la feuille de papier où elle figure.

Rédigé par Agnès

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